J’ai fait un écart. Allez-y, défoncez moi la gueule…

Prochainement je vous parlerai plus en profondeur des difficultés du végétalisme lorsque l’on souffre de T.C.A (troubles du comportement alimentaires, dans mon cas un des symptôme du borderline), en tout cas je parlerai des miennes. J’essaierai de vous expliquer la complexité de la situation « pulsions pour du fromage VS convictions personnelles » et croyez moi c’est pas qu’une question de force mentale.

Mais auourd’hui je voudrais me concentrer sur un moment en particulier, il y a de ça environ 1 semaine, et parler des réactions qu’il y a eu autour, parce que j’ai fait un écart alimentaire sans réelle raison valable (sur le coup) et me suis payé un feuilleté épinards-chèvre au resto. J’ai mis une photo de tout le repas (le reste était 100 % vegane) sur Insta, j’ai pas menti j’ai précisé que j’ai fait un écart et la… boum
Ceux qui vivent en véganie depuis un certain temps le savent, ceux qu’on appelle entre nous à la rédac de LTTP les « végestapo » (oui, on a osé!) sont une plaie ouverte et infectée, et si t’essaies de t’y frotter tu te prend le spray qui pique hyper fort dans les yeux. On les appelle plus courement la police végane et la plupart de ces gens sont membre d’un célèbre goupe Facebook, les VVV.  Les carnistes les appellent les « véganes extrémistes » et perso je les appelle juste des cons. Quoi ? Ca va plus vite, c’est plus court, c’est tout. Et sur Twitter c’est important okay ?!

Si tu oses te tromper en lisant une étiquette (et en 2017 allez, c’est plus possible, comment peux-tu encore confondre  « 5405vfjkvd4059focX2 » qui signifie « extrait de poudre de lait de vache » avec « 5404vfjkvv4059foqX2 » qui signifie « poudre de lait de soja bio »)(cherche pas sur google, ces trucs ne veulent rien dire), si tu as le culot d’utiliser une expression spéciste, que tu as l’insolence (coeurs coeurs coeurs) de rire devant la vidéo d’un chat, que tu ne milites pas assez à leur gout, ou pas assez bien, si tu portes un t-shirt avec un cheval (oui c’est de l’exploitation d’image tu captes oui ou bien ?) et que tu passes pas au moins 6 heures par jour à signer des pétitions alors tu es un mauvais végane, qui nuit à la cause et ne sert à rien. Prend ton baluchon et retourne chez tes parents en pleurnichant, t’es rien qu’une grosse merde.

Mais consoles-toi, il y a pire : tu pourrais faire partie d’une des deux catégories que les VVV détestent le plus : les végétariens (oui même en transition)(ah quand je te dis qu’ils sont cons, tu me crois maintenant ?!), et…. ceux qui font des écarts. Même un. Même si ça va très mal et que sur l’instant c’était ça ou crever son dernier oeil à mamie et lui bruler les oreilles avec des vidéos d’AnneSoFruit. Et forcer mamie à se taper AnneSo en boucle, c’est pas très cool, donc des fois, certaines personnes font des écarts.

Et la c’est le végédrama. T’as plutôt intérêt à bien cacher tes ballonnements ou ta culpabilité sous ta salade de carottes râpées-soja parce que si tu te fais démasquer, c’est retour à l’enfance : on te déculotte, on t’engueule, on te fout au coin, on te fais payer ta connerie et surtout on n’essaie de pas comprendre ce qui t’as amené à déraper pour comprendre ton erreur et t’éviter de recommencer. Ben non ça pourrait t’aider toussa, vaux mieux pas. Bien évidemment ceux qui t’infligent cette misère se sentent forts et supérieurs, et eux ils sont si parfaits blablabla, tu les déteste même plus que ta belle-mère, tu déteste le monde, aux chiottes le véganisme c’est de la merde et t’as envie de disparaitre sous un tas de feuilles . Humides. Bref, ca va pas, et alors que t’as besoin de soutien, les gens creusent ta tombe. Et ça, c’est la pire des choses à faire.
Heureusement, de même qu’il existe l’éducation bienveillante, il existe le véganisme bienveillant. Hors, certains, trop nombreux, croient en Marine LePen ou aux martiens, a la théorie du complot mondial ou croient qu’on est allé sur la lune (ou pas) mais l’altruisme non ça, c’est de la philosophie pour les faibles,  et la tolérance pour eux, c’est comme un MacDonald : même en dernier recours on n’y fout pas les pieds (c’est bien un des seul point sur lequel je suis d’accord avec eux).

Donc, assez radoté, voila l’histoire : alors que je suis dans une situation assez inconfortable dans un resto, l’esprit très embrouillé, physiquement épuisée et mentalement à peu près dans le même état qu’un CD des 2be3 (sur une échelle de cassé à brisé en 1000 morceaux je devais me situer à peu près à inutilisable), le menu sous les yeux mon regard se pose sur ce foutu feuilleté épinards-chèvre. Et là, je sais pas ce qui s’est passé mais je me suis dit merde, au diable les animaux, c’est pas la fin du monde si je mange ce truc. Je l’ai mangé, et comble de l’histoire y’avait même pas assez de chèvre pour que ça soit vraiment bon. Et je savais que je ne recommencerais pas de sitôt. Voila. Fin de l’histoire. Bah oui c’est tout. Est-ce qu’il y a de quoi me traiter de bouffonne irrespectueuse ? D’hypocrite ? De mite nuisible à la cause ? De pute, de lavette, de grosse merde…? Je vous passe la longue liste.

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Des fois j’aimerais faire partie de ces végane que la simple odeur de fromage dégoûte, et ça suffit à régler le problème. Mais j’en suis loin. J’ai des moments où certaines choses me dégoûtent comme le saucisson, mais ça ne dure jamais très longtemps. Est-ce que c’est les TCA dûs au trouble borderline, est ce que c’est le trouble directement, est-ce que je suis comme ça naturellement, j’en sais rien, mais c’est comme ça. Malgré les images, les POA ne me dégoûtent pas. Donc face à une envie ou une pulsion, je n’ai que la force mentale et dans quelques rares situations, comme ce soir la au resto, ça ne suffit pas. L’autre soir au resto, ça ne suffisait plus.

Et donc ceci a justifié des insultes, de la moralisation, du jugement, du pointage de doigt, tout ce que vous voulez. Déjà, quand c’est pas à moi que ça arrive je gueule un coup mais là, c’était moi qu’on humiliait pour une erreur dans un contexte difficile où j’aurais plutôt eu besoin de soutien (que j’ai la chance d’avoir eu ensuite, parce que sinon va savoir quelle mouche m’aurait piquée (ALERTE POLICE VEGANE EXPRESSION SPECISTE). Donc forcement, mon clavier doit se taper un énième coup de gueule, et vous aussi. Le clavier je sais pas mais vous, avouez, vous aimez bien, c’est pour ca que vous me suivez sur Twitter, Facebook et Insta (voir les liens tout en bas de la page quoi je peux bien faire ma propre promo dans mon article oui ou bien quoi ?).

J’ai eu plein de messages de merde, mais le pire que j’ai pu lire, ce qui m’a vallu de peter un sacré câble, c’est ça.
« Connasse extrémiste » qui mange du chèvre, tu vas être très très limite niveau crédibilité par contre. Peu importe ce que j’ai vécu et ce que je vivrai à l’avenir, jamais je ne me permettrai un « écart », jamais. On parle pas d’un mec qu’a arrêté le tabac et qui se permet une latte un jour de temps en temps là, on parle d’un écart qui COUTE UNE VIE! Une vie innocente. un écart fait par une « Vegane abolitonniste »???? Putain mais il est beau l’abolitionnisme. Jai la tête en plein dedans en ce moment, dans la souffrance animale, mais directement hein, je ne pourrais t’en dire + surtout ici, mais mangeant ça tous les jours et voyant après des post insta comme le tiens ça me donne juste envie de faire sauter la planète entière en fait, me donne une grosse envie de gerber. « Un moment de faiblesse »….. PUTAIN!!! Mais si seulement tu voyais ce qu’ils vivent de tes propres putains de yeux peut-être que là tu remettrais en question ton petit « moment de faiblesse » et tes hashtags qui sont une honte en dessous d’une photo contenant des produits animaux! Genre j’assume quoi… Pfffffff à vomir. Mais ta raison ooooh grande abolitionniste que tu es, continue de faire payer aux animaux tes problèmes perso, t’as raison. Et affiche le bien sûr internet en mode « miss tolérante ». A GERBER. Quelle blague le veganisme en France putain..

Ce genre de trucs encore quand ça vient d’inconnus, tu peux t’en foutre, ils te connaissent pas et ça te passe vite au dessus de la tête, mais quand ça vient de la part de gens qui savent les nuits blanches que tu passe à taffer sur ton magazine vegane, ou sur le net à discuter avec les gens pour leur ouvrir les yeux, ce manque d’empathie ça détruit le peu de motivation que t’as encore.

« C’est pas aux animaux de payer pour tes problemes persos ». C’est vrai. Mais est ce que quelqu’un s’est demandé si dans cet instant de faiblesse, je ne payais pas moi même pour les autres..?

Apres cette pluie d’injures, au supermarché c’était l’enfer. J’avais envie d’acheter tout le rayon fromage, tout le rayon chorizo et tout le rayon saumon. Les trucs que j’adorais avant. J’avais même des bâtons de surimi en main, l’horreur. Je m sentais hyper mal, coupable, nulle, inutile, hypocrite. Mais Noita, comment tu peux aller dire à des gens d’arrêter de manger de la viande et du fromage si toi une fois tous les 3 ans tu craque, tu vaux pas plus qu’un sac de nouilles chinoises, arrêtes tout ça. J’entendais les injures des gens et j’y croyais presque, je me sentais tellement mal que j’avais envie de tout laisser tomber, ne penser plus qu’à moi. Apres tout pourquoi se battre, se priver, ça ne sert a rien : le combat avance trop peu vite, l’humanité crèvera avant d’avoir libéré les animaux, pis tu te fais insulter par tout le monde.

Et c’est surement à peu près comme ça qu’on se sent tous quand d’une part on fait quelque chose qu’on regrette et qu’en plus on se fait accabler de partout. Est-ce qu’on mérite ça ? Est-ce qu’accabler les gens, ça les aide à ne plu recommencer ou est-ce qu’au contraire ca les pousse à recommencer, les affaibli encore plus, les mène a encore plus d’écarts  ? Si un écart, effectivement, c’est mal, ce n’est pas non plus la fin du monde.

J’ai mis tous ces trucs cités avant dans mon panier et je ne sais par quel miracle, avant d’aller à la caisse j’ai tout reposé, d’un coup j’ai repensé à un truc que j’ai entendu. Le must de l’histoire, c’est que c’est la même personne qui m’a foutu à terre avec son discours puant, qui m’a fait remettre ces saloperies en rayon parce que ce sont ses mots qui sont arrivés jusqu’à mon cerveau cramé. Sur le coup, je l’ai détesté encore plus.

Il y a quelque part une limite entre laisser passer sans rien dire des écarts qui auraient pu ne pas avoir lieu, et accabler violemment des gens qui n’en font quasi jamais. Il y a une différence entre quelqu’un qui se sert de la tolérance comme une excuse pour sauter sur du reblochon dès l’automne installé (alors qu’il est meilleur en été, mais bon, question de gout…) et quelqu’un qui s’en sert pour apaiser les gens qui se sentent mal parce qu’ils regrettent amèrement leur action. Et puis , ce n’est pas pas parce que vous l’acceptez de moi, ou de quelqu’un d’autre,  que vous allez craquer aussi. Ce n’est pas parce que soutenez quelqu’un qui a fait un écart ou qui est encore végétarien que vous êtes faible.

Si je ne m’étais pas autant faite accabler, au supermarché j’aurais fait de gros fuck au saumon au lieu de le foutre dans mon panier. Je me serais sentie forte, soutenue. Si on m’avait rappelé pourquoi je fais tout ça, j’aurais même pas capté le fromage. Moi, j’ai pu le poser mais combien n’ont pas ou plus assez de force mentale et craquent encore, et encore et encore ? Et vous osez les blâmer, alors que c’est un peu de votre faute, ces autres écarts.

A un moment il faut arrêter de ne voir que les animaux et penser aussi à la complexité humaine. Se rappeler qu’on n’st pas des machines et que de toute façon même les machines se plantent.  Depuis le resto, j’ai repensé à ce qui s’est passé, pourquoi j’ai fait ça, mais j’aurais pu le faire beaucoup plus vite et sans verser des litres de larmes. On est déjà si peu, alors pourquoi se tirer dans les pattes à la moindre occasion… ?

Voila. Alors je ne vous cache pas qu’à cause de ma situation personnelle actuelle qui est catastrophique, j’ai pas encore retrouvé le sourire, ni beaucoup de motivation, mais je les ai toujours au bout des lèvres, et quoi qu’il m’arrive, j’espère que je garderais toujours ces mots à la bouche : empathie, altruisme, tolérance.

Des Kiss et du love,

Noita.

 

 

21 commentaires sur « J’ai fait un écart. Allez-y, défoncez moi la gueule… »

  1. Ahhhh la police végane, ce fléau ! C’est un peu comme les non-végane qui viennent t’insulter pour ceci ou cela en disant « ce n’est pas très végane ! » : LA BLAGUE !!
    Le véganisme n’a pas de réglés précise. Le véganisme c’est faire de son mieux pour ne pas participer à l’exploitation animale. FAIRE AU MIEUX, BORDELLLLLLL !

    Et surtout, faire au mieux pour ne pas se sentir frustré. Alors, je suis mal placé pour dire ça, moi j’ai jamais eut encore ce moment de « faiblesse », mais jamais de la vie j’aurais pu faire partie des gens qui se sont permis de t’insulter. Oui, tu as mangé du fromage dans un plat au resto. Peut-être même que c’était méga bon ! Mais après, tu fais partie de ces gens qui donnent de l’énergie, du temps POUR la cause animale. Tu ne fais pas rien. Alors fuck !

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  2. Allez allez ! Keep moving forward !

    Ya des cons c’est vrai mais faut passer outre, c’est super dur et faut s’accrocher mais à force on finit part gentiment les rembarrer voir même les tourner en ridicule pour leur montre à quel point ils sont stupides de réagir comme ça ! Si tu te sens mal toute seule face à ça, demande à d’autres personnes leur avis, ou de t’aider à réagir / comprendre, y’a une pléthore de gens bienveillants ici bas 🙂

    En tout cas si tu me permets, je garde cet article sous la main pour l’envoyer aux proches que je connais qui subirait la même chose et qui ne saurait pas trop quoi penser de tout ça 🙂

    Grobisous et go vegan wlh !

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  3. Hello !

    Comme je te comprends, puisque je suis dans la même situation que toi ! Pourtant j’ai fait partie de ces gens hyper agressifs sur VVV et deux choses m’ont fait prendre conscience que je n’aidais pas les animaux :
    1) l’agressivité ca freine les gens, encourager et conseiller ça leur permet d’avancer
    2) mes amis qui suivaient certains débats qui sont littéralement partis en live et qui ne m’ont jamais traité d’extrémiste mais me l’ont fait comprendre…
    Alors maintenant j’ai changé de façon de militer et ça paye plus… (ma sœur est devenue vegan une grande victoire déjà 🙂 !!)
    Bref toute cette intro pour dire que même après plus d’un an et demi de véganisme, le fromage c’est toujours aussi dur. Les plateaux de fromage me font littéralement envie malgré toutes les images/vidéos et en plus entre les cocktails dinatoires au travail, les séminaires, les mariages, etc. les occasions ne manquent pas de se retrouver face à un plateau de fromage. J’évite soigneusement le rayon fromage au magasin (et par tristesse les rayons boucherie, poissonnerie, etc.). Avant d’être vegan, quand ça n’allait pas dans ma tête, je m’achetais un fromage que je mangeais d’un coup. J’ai reporté ces troubles sur les chips vegan mais il n’empêche que le fromage c’est ce qui me ferait craquer. Pour le moment, j’ai tenu bon, mais je te comprends. Voilà. Courage 🙂 Et je ne te jette pas la pierre 🙂
    P.S : essaye les chips ou curly ou je ne sais quoi comme autre aliment que tu aimes quand tu sens que tu vas craquer 🙂

    En parler ça fait du bien 🙂

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  4. C’est ça le problème: quand on est vegan, on a « pas le droit à l’erreur ». Bah si, on a le droit de faire des écarts. C’est mieux si on en fait pas, mais on a le droit d’avoir des moments de faiblesse. Tu n’as rien à prouver à personne. T’es peut-être pas fière de ce que t’as fait, mais sur le moment t’as fait ce que t’as jugé être le mieux pour toi. Et puis si tout le monde était aussi engagé que toi, le monde irait déjà beaucoup mieux, même avec quelques écarts.
    Il faut aussi que tu te dises que ça fait « seulement » un an que t’es vegan. Perso avant je me nourrissais que de fromage, et j’ai tout arrêté d’un coup. Mais comme tout le monde sait, le fromage ça rend un peu accro. Alors pendant un moment j’ai fait des écarts. Ca m’a pris au moins 2 ans (si ce n’est plus) pour finalement en être dégoutée et réussir à m’en passer. En fait je pense qu’à force de ne plus en manger, on en perd l’habitude, on finit par détester le goût. Alors je me fais pas de soucis pour toi, je sais que t’y arriveras aussi avec le temps 🙂

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  5. Il y a des gens avec qui les coups de pied au cul marchent mieux que les explications compréhensives… mais je dirais que face à un écart, ça rime généralement à rien de s’exciter, et encore moins d’insulter. Enfin disons qu’après c’est toujours pareil, j’irais pas incendier un vegan ou un végé qui fait un écart, mais par contre je crois que je supporterai mal derrière l’entendre faire la morale au gens sur un air supérieur (ce qui est le cas de beaucoup de vegans, parfois moi la première (tellement de temps passé sur VVV, on finit par ne plus parler aux gens qu’avec un bazooka… C’est pourquoi je me suis tirée).
    Et en tous cas l’aspect du végéta*isme ou du véganisme dans le cadre des TCA est affectivement un problème. C’est vraiment hyper dur d’avoir des principes et de dévaliser le rayon fromage parce que t’es en crise. Tu te sens tellement comme une merde. D’un autre côté, c’est pas le genre de trucs que perso j’ irais poster sur instagram, donc au moins je reste seule avec ma honte et j’ai tout le temps pour penser à ma faillibilité, ma fragilité et le fait qu’on fait déjà de notre mieux . Et en fait le processus de guérison est beaucoup plus rapide. Donc pour le coup, ça aurait peut-être été mieux de ne pas poster la photo ? Peut-être que ça a été interprété comme, bon, d’accord, un écart, mais limite revendiqué au monde entier.
    D’un autre côté, le cacher reste une sorte de mensonge par omission. Mais je ne sais pas, en temps que végane j’ai le sentiment de devoir être irréprochable pour être prise au sérieux. Les gens refuseront tellement tout argument sensés s’ils peuvent te renvoyer dans les dents « non mais un jour je t’ai vu prendre un feuilleté au chèvre ». Ce qui est absurde, on est bien d’accord…
    Enfin. Courage ! Parce qu’être borderline, c’est dur. (mais on s’en sort !)

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      1. En fait j’ai l’impression qu’en tant que borderline, je vois le monde de façon totalement plus lucide sauf dès qu’il s’agit de moi – là je mettais en place des schémas de pensées qui suivaient ma logique mais qui ne me menaient nulle part.
        Je ne peux que te renvoyer une caisse de soutien et de chatons ! ❤

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  6. Salut.
    C’est la première fois que je poste chez toi, alors je vais essayer de faire court. Je sais très bien que je n’y arriverai pas, alors je commence direct :
    La vegestapo (j’insère immédiatement ce mot dans ma liste de vocabulaire), se trompe forcément. PERSONNE n’est vegan. On vit dans une société qui utilise les animaux pour faire du profit. La seule manière de vivre de manière absolument végane serait de vivre en dehors de la société. Or, si des gens publient des messages sur tes histoires, c’est qu’ils ont un pc (certainement fabriqué par des esclaves asiatiques, qui sont eux-même des animaux pour lequel on devrait se battre. Question d’antispécisme….), une connexion internet qui permet de vivre dans notre société spéciste et une électricité qui est soit hydroélectrique soit nucléaire en francophonie. Concernant l’hydroélectrique, nous connaissons tous les ravages sur les populations de poissons que ça engendre, et pour le nucléaire…. beh les déchets sont enfouis dans des endroits sans humains où on s’en tape de savoir si telle ou telle bestiole sera impactée par les radiations.
    Concernant nos emplois, tiens parlons en. Qui TRAVAILLE dans une boîte 100% végane ? Moi par exemple, j’ai fait des années d’informatique. De base c’est pas spéciste l’info, si ? Mes clients pouvaient être Total, groupama, VW etc…. Je bossais pas directement pour eux, mais au final, bosser pour le plus gros contributeur français de marées noires, c’est végan ? Bosser pour des banques qui financent la déforestation, c’est végan? Bosser pour volkswagen c’est… non, j’aurais pas la maladresse de poser la question là.

    Alors certes, c’est un raisonnement par l’absurde. Mais est-ce que clasher des gens qui font un écart sans se poser la question de ce qu’est un monde totalement végan, et donc de savoir si notre mode de vie de végan l’est réellement, c’est pas absurde ça ?
    On est tous en transition, et la plus simple à faire, c’est celle qu’on fait pour nous, chez nous dans l’intimité. La transition la plus compliquée, c’est ce que j’appelle la transition sociale. Et celle là….. à moins d’être encore plus sociopathe que moi, je pense qu’elle est hyper tendue à achever.
    Aujourd’hui j’ai arrêté l’informatique pour ne plus avoir à donner du temps de mon cerveau à des gens qui vont l’utiliser pour foutre la merde socialement et écologiquement. Mais faut bien bosser… et je suis dans une chocolaterie. Alors je ne produis pas, n’étant pas chocolatier, je suis seulement manoeuvre et je pousse des cartons à longueur de journée. Mais le fonds de commerce de mon bos$$, c’est quand même un produit à base de lait de vache… Est-ce qu’on doit me clouer au pilori pour ça ?

    La chose que la vegestapo n’a pas compris, c’est qu’à juger les gens, on se les pousse contre nous. Et c’est tout. Répondre aux questions, simplement sans en rajouter. Inventer des « théories scientifiques » quasi raëlliennes qui prouvent que nous sommes des ruminants, n’a aucun intérêt. On passe pour des cons, on passe pour des gens sectaires, on passe pour des gens qui se foutent eux-même sur leur propre tronche. Des connards.

    Perso, je suis comme toi. J’aimerais être comme ma femme qui a fini par être dégoutée par les produits animaux. Moi je suis dans un ramadan perpétuel. Tout est privation, tout est une question de convictions. TOUJOURS. Parce que les odeurs, elles me donnent toujours autant faim. Ce n’est qu’une question de force, de convictions et d’autopersuasion. Les gens ne se rendent pas compte de ça. C’est pas comme si on était tous nés végans et qu’on se mettait soudainement à buter une chèvre pour chopper le lait de sa mère, comme ça d’un coup dans un monde sans cruauté….Et la vegestapo oublie TOUJOURS qu’elle n’est pas née végan. Ca c’est un fait.

    Alors c’est sûr… quand on craque toutes les semaines, on n’est pas vraiment sur la bonne voie vers le tout végétal, mais on n’est pas non plus un gros con qui fait des leçons de morale sur les carences et sur les paysans qui vont mourir si on ne tue pas plus de veaux, en bouffant un macdo dégueux tout en certifiant que lui, il ne mange plus que de la viande bio maintenant. Allez…. t’en connais au moins autant que moi des conna… comme ça 😉

    Alors du coup, quand j’ai besoin d’un goût bien fort, je me fais une petite giclée d’huile de truffe pour cuire mon tempeh… mais si, cette huile végétale bio avec un goût de truc végétal, ça ne peut qu’être bon pour nous …

    Dommage que la truffe soit produite par l’exploitation de chiens et de cochons qui servent à dénicher les champis sous la terre. Et dommage aussi que l’huile bio que j’utilise est très certainement produite à partir de purin d’animaux d’élevage destinés à la consommation…..

    Personne n’est vraiment végan. Je le maintiens encore et encore. Il y a ceux qui croient avoir atteint un level d’XP vegan de taré et c’est bon ils peuvent nous faire la morale, et ceux qui pensent avoir toujours et encore à faire mieux jusqu’à la fin de leur vie. Je fais partie de cette catégorie de personnes. Enfin, il y a ceux qui informent.

    C’est pour moi (donc c’est subjectif et basé que sur mon avis perso) l’ordre dans lequel les végans se situent de bas en haut en fonction de l’influence qu’ils auront sur ceux qui n’en ont rien à foutre ou qui n’y ont pas encore pensé :
    1 – Ceux qui vivent comme des abrutis carnistes fermés dans leur connerie mais sans la viande,
    2 – Ceux qui se remettent en question à chaque fois qu’ils pensent avoir gagné une bataille personnelle contre le spécisme et la connerie de la furie de consommation, et enfin
    3 – Ceux qui nous permettent de nous renseigner et de ne pas nous sentir seuls dans ce combat, qui nous permettent de nous documenter, de ne pas faire des conneries néfastes à notre santé, de savoir en qui faire confiance et pourquoi.

    En ça, tu es certainement bien plus végan que n’importe quel abrutis de la vegestapo. Ces abrutis qui n’apportent rien de positif à notre combat, et qui poussent les gens à nous haïr tout en ayant une image désastreuse de nous.

    Merci pour tes mots (même ceux avec des fautes) et merci de nous rappeler que nous ne sommes que des humains qui vivent avec d’autres simples humains.
    Et ce qu’on fait dès le moment où on commence à prendre conscience de la souffrance animale, je trouve ça vraiment fort pour une espèce qui d’habitude, n’est capable que de singer ce que d’autre humains plus intelligents qu’eux ont inventé.

    Je penserai à toi à mon prochain craquage. En bien, évidemment.

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